Avec notre correspondant à Jérusalem, Michel Paul
Les responsables israéliens ne confirment pas l'implication de leur pays dans l'élimination de Samir Kantar. Des experts militaires expliquent cependant dans les médias comment l'attaque a pu être exécutée. Un commentateur du quotidien Haaretz estime que si Israël en est bien responsable, le message ne s'adresse pas tant au Hezbollah mais bien plutôt à Téhéran.
Un pari
Il s'agit d'un pari, souligne un autre commentateur mais d'un pari dangereux car, comme dans les cas similaires dans le passé la riposte ne devrait pas tarder à arriver. Déjà, en juillet dernier, une chaîne de télévision israélienne avait indiqué que Samir Kantar était visé par les services israéliens.
En Israël, on se félicite de sa mort
Quoiqu'il en soit en Israël, on se félicite de sa mort. le ministre israélien de la Construction, Yoav Gallant, un ancien général a notamment affirmé : « C'est une bonne chose que des gens comme Samir Kantar ne fassent plus partie de notre monde ». Le druze libanais avait été arrêté en avril 1979 après une sanglante attaque dans la ville de Naharya dans le nord d'Israël qui avait fait quatre morts. En 2008, il avait été libéré lors d'un échange de prisonniers avec le Hezbollah.
En septembre 2015, les Etats-Unis avaient inscrit cet homme sur leur liste des « terroristes internationaux », en l'accusant d'avoir « joué un rôle opérationnel, avec l'aide de l'Iran et de la Syrie, dans la mise en place d'une infrastructure terroriste sur le plateau du Golan ».
Possibles répercussions à Gaza
Avec notre envoyé spécial à Gaza, Nicolas Ropert
Il aura fallu attendre quelques heures à peine pour que le Hamas réagisse à la mort de Samir Kantar. Le parti islamiste palestinien a condamné l'assassinat par Israël du responsable du Hezbollah. « Un crime odieux », peut-on lire sur le compte Twitter officiel du mouvement qui contrôle la bande de Gaza depuis 2007.
Les Gazaouis craignent une escalade des violences. Beaucoup sont persuadés que le Hezbollah libanais ne pourra pas rester sans réagir. Une spirale de violence dont on a craint qu'elle dégénère en conflit plus large.
En janvier de cette année déjà, le parti de Dieu avait répliqué à la mort de 7 de ses combattants tués par une frappe israélienne. Deux soldats israéliens avaient péri dans une embuscade menée par le Hezbollah sur le plateau du Golan, 10 jours plus tard.
Si les choses venaient à dégénérer, une réaction du Hamas est envisageable. « Nous n'en sommes pas là », réagissait un cadre du mouvement islamiste, rencontré ce dimanche. Ni le Hezbollah, ni Israël n'auraient intérêt à engager une nouvelle guerre. Gaza encore dévasté depuis l'opération israélienne de l'été 2014 non plus.