Avec notre correspondant à Ramallah, Nicolas Ropert
« Il y a plein de douilles et de balles à gaz ». Abu Fadi Abdel-Dayem déambule dans le jardin de sa maison familiale. Au sol, des pierres mais aussi des douilles des différentes munitions utilisées par l'armée israélienne.
Ce Franco-Palestinien habite en face du point de contrôle israélien, au nord de Ramallah. Depuis 15 jours maintenant, les affrontements entre jeunes lanceurs de pierres palestiniens et l'armée israélienne se déroulent tout autour de la maison.
« On est entre les jeunes et les Israéliens. Les Israéliens se cachent derrière la maison. Et les pierres que les jeunes envoient sur les soldats touchent la maison ». ajoute Abu Fadi. Leila Abdel-Dayem, sa soeur, vit dans la maison avec son père de 84 ans. L'armée israélienne lui a proposé plusieurs fois de quitter la maison mais elle refuse. Depuis deux semaines, elle ne peut plus exercer son métier de vétérinaire dans un laboratoire à Ramallah.
« Je souhaite vraiment que tout revienne à la normale. On ne peut pas vivre comme cela. Mais qu'est-ce que je peux faire ? Je n'ai pas peur. J'ai bien le droit de rester chez moi. Et si c'est le prix à payer pour que les choses changent alors je suis prêt à l'accepter », déclare Leila.
Elle et son père ont été transportés à l'hôpital la semaine dernière après avoir inhalé des gaz lacrymogènes à l'intérieur de leur maison. « Ils voulaient nous garder pour la nuit, mais on a refusé, raconte-t-elle, on devait rentrer chez nous ».