[Reportage] «Enfermer les Palestiniens n’est pas une solution»

Au Proche-Orient, la police israélienne a commencé à installer des postes de contrôle sur les routes et à bloquer certains quartiers de Jérusalem-Est. Une réponse aux attaques de ces derniers jours commises par des Palestiniens sur des Israéliens. RFI s’est rendue dans le quartier de Jabel el Moukaber, d'où sont originaires plusieurs auteurs d'attaques.

Avec notre correspondante à Jérusalem, Murielle Paradon

Une simple route sépare le quartier de Jabel el Moukaber de la colonie juive d'Armon Hanatziv. Mardi, deux Palestiniens sont sortis de ce quartier et ont attaqué un bus, quelques mètres plus loin, dans la colonie.

Depuis, la police israélienne a dressé un barrage pour contrôler les voitures. Elle devait fermer Jabel el Moukaber avec des blocs de béton. Atidal, la soixantaine, habite à l'entrée du quartier : « L'année dernière les Israéliens ont bloqué la rue avec des blocs de béton. Ça nous touche dans notre vie quotidienne. Les médecins ne peuvent pas passer. Les enfants sont obligés d'aller à pied à l'école. »

Dans un petit supermarché, Yassine Abu Jamal fait ses courses avec son petit-fils. « Enfermer les Palestiniens n'est pas une solution », dit-il, et utiliser la manière forte n'entraînera que de la violence.

Une rue de séparation

« Je pose la question : lorsque mon petit-fils se serre contre moi en tirant sur ma chemise, parce qu'il a peur, parce qu'il voit des policiers et des colons israéliens avec des armes… Comment peut-il grandir avec la paix dans son coeur ? », s’interroge le vieil homme.

Il y encore quelques jours les habitants de la colonie juive faisaient leurs courses en face à Jabel el Moukaber, et les Palestiniens allaient au parc côté israélien. Aujourd'hui, personne ne se risque à traverser la rue qui les sépare.


 ■ Une « situation d'apartheid »

Pour le diplomate palestinien Majed Bamya, les nouvelles mesures israéliennes soulignent la réalité de Jérusalem puisque l'annexion de la partie est de la ville n’a jamais été reconnue par la communauté internationale.

 

 

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