Avec notre correspondant à Ramallah, Nicolas Ropert
La vidéo réalisée par une équipe palestinienne et diffusée depuis est une preuve incontestable, se félicite Andrea Bernardi. Ce vidéaste de l'AFP et son collègue palestinien ont été violemment pris a parti par une dizaine de soldats israéliens alors qu'ils couvraient une manifestation dans le village palestinien de Beit Furik, près de Naplouse. Leur matériel a été détruit ou confisqué. Andrea Bernardi a même été violemment plaqué au sol, ce que montrent les images.
« Ma principale crainte était que rien ne soit connu, que les preuves disparaissent, que l'armée dise qu'elle n'a pas nos caméras, confie Andrea Bernardi. La vidéo est la preuve que nous n'avions rien fait de mal. Nous faisions simplement notre travail. Il n'y aucune interdiction de filmer, les soldats ne nous ont jamais informés s'il s'agissait d'une zone militaire interdite et on le voit bien dans la vidéo, ils ne nous montrent aucun papier en ce sens. Si ça avait le cas, nous n'y serions pas allés. Nous ne voulions pas faire de la provocation. »
L’AFP va porter plainte, confirme son bureau à Jérusalem. De son côté, l'armée israélienne assure qu'une enquête va être menée et que des sanctions seront prises contre les soldats en question. Il y a dix jours déjà, plusieurs journalistes avaient été blessés par la police israélienne alors qu'ils couvraient des affrontements dans la vieille ville de Jérusalem. L'association Reporters sans frontière (RSF) avait dénoncé l'usage de la violence contre les médias.