« Le président de la République s’est entretenu avec le président Sissi. Ils se sont accordés sur le principe et les modalités de l’acquisition par l’Égypte des deux bâtiments de projection et de commandement de classe Mistral », a annoncé mercredi 23 septembre l’Elysée dans un communiqué.
Dès l'annulation de la vente de Mistral avec Moscou, Paris avait entrepris des démarches auprès d'une dizaine de pays, dont l'Egypte, afin de trouver de nouveaux acquéreurs à ses bâtiments de guerre. Depuis plusieurs jours, les discussions entre émissaires français et égyptiens s’étaient intensifiées.
Une vente à 950 millions d’euros
Le montant du contrat s’élève à 950 millions d’euros. La vente contrariée avec la Russie n’entraînera donc aucune perte financière. « La France assurera donc la livraison de ces bateaux sans rien perdre tout en faisant en sorte de protéger l'Egypte », a indiqué François Hollande ce mercredi.
Les deux navires seront livrés en mars 2016, a déclaré l'entourage du ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian. Cet accord ne prévoit pas de transfert de technologie. La question de l'armement des deux bâtiments reste « ouverte », a-t-on précisé de même source.
Des navires équipés
Ces deux navires de guerre de 20 000 tonnes croiseront pour l'un en mer Rouge, pour l'autre en Méditerranée. Avec ces deux bâtiments de projection et de commandement, l'Egypte se donne les moyens de peser dans la région. Une nouvelle fois, c'est l'Arabie saoudite qui finance une part significative du contrat, indique-t-on à Paris.
En jeu : la sécurité régionale, l'endiguement de l'organisation Etat islamique et protection du canal de Suez. « Cela va permettre à l'Egypte de pouvoir assurer pleinement, en tout cas sur la zone maritime, la sécurité du canal, entre autres, mais bien aussi bien au-delà. L'Egypte est déjà un partenaire, et donc il est très important que l'Egypte assure, mais pas seule, la sécurité de l'ensemble de cette zone », explique Patricia Adam, présidente de la commission de la Défense.
Reste encore à former deux équipages égyptiens et 400 marins. Cela prendra quatre mois annonce l'entourage du ministre français de la Défense. Il faudra aussi équiper le navire en hélicoptères, missiles de protection et barges de débarquement. Une partie des équipements installés pour les Russes pourrait rester en place, l'Egypte ayant déjà discrètement négocié l'achat d'hélicoptères d'attaque Kamov 52 auprès de Moscou. Des machines que la marine russe avait elle aussi prévue d'utiliser à partir de ses Mistral. Il semblerait enfin que Le Caire envisage également de l'acquisition de deux corvettes Gowind.