France: le long chemin à parcourir avant la vente des navires Mistral

«Le dossier est clos», indiquait l'Elysée cet été, après la conclusion d'un accord sur le remboursement des sommes payées par la Russie, au titre du contrat des deux porte-hélicoptères Mistral mis sous embargo par la France à cause de la guerre en Ukraine. Reste maintenant à trouver de nouveaux clients, pour ces deux bâtiments, dont le montant total du contrat était estimé à 1,2 milliard d'euros. Une fois de plus, ce sont les acheteurs du Proche-Orient qui pourraient se montrer intéressés, débarrassant ainsi la France de ces encombrants navires. Mais avant de trouver un nouveau client, il reste encore plusieurs étapes à franchir.

Première étape, la semaine prochaine, à l'Assemblée nationale, où le projet de loi entérinant l'accord franco-russe sera débattu. Selon le texte, la France remboursera à la Russie près de 950 millions d'euros. Mais Paris s'en sort bien, les Russes n'ont pas demandé d'indemnité, ni de pénalités de retards, et l'affaire a été réglée dans une « bonne atmosphère », laisse entendre un proche du dossier.

Le constructeur DCNS, qui se retrouve avec deux navires de 20 000 tonnes sur les bras, devrait ainsi toucher 1,1 milliard d'euros d'indemnités, en attendant une éventuelle revente. Ce chiffre inclut les frais de gardiennage et d'entretien des deux navires, soit deux millions d'euros par jour.

Reste encore les modifications liées au démontage des équipements spécifiques demandés par les Russes, essentiellement de l'électronique. Le montant de la facture n'a pas encore été dévoilé, mais les travaux devraient durer six mois.

L'Egypte comme client potentiel

La coque renforcée demandée par la marine russe pour naviguer dans les glaces « peut rester en place, même si la revente s'effectue dans les pays chauds », assure un expert de la marine française. De sérieuses négociations sont d'ailleurs en cours avec l'Egypte sur un financement venant des pays du Golfe. La Malaisie, elle, n'en veut pas. Le Brésil va quant à lui racheter un autre navire d'occasion à la marine française, le « Sirocco ». Enfin, le Canada pourrait s'intéresser aux navires français.

La Russie était à la base le premier client export du BPC Mistral. Ces dernières années, la Corée du Sud et, dans une moindre mesure, l'Algérie, se sont dotées de porte-hélicoptères comparables.

A (RE)LIRE : Navires Mistral non livrés à la Russie: qu'en fera la France ? 

Partager :