Si certains dans l’opposition critiquent le gouvernement pour avoir renoncé à cette vente, quitte à nuire à la crédibilité de l'industrie française d'armement et à la « parole de la France », l'affaire pourrait se régler sans trop de casse, avec la revente des deux navires à l'Egypte. Des consultations ont déjà eu lieu, mais reste à régler la question du financement, certainement avec l'aide des pays du Golfe.
Cette fois-ci la boucle est bouclée. La Russie récupère les sommes versées au titre au contrat Mistral, et le constructeur DCNS sera dédommagé au titre de la garantie de l'assureur Coface.
Prés de 950 millions d'euros ont déjà été versés par la Banque de France, au trésor Russe, alors que les industriels pourraient récupérer pour leur part une somme supérieure à 1 milliard.
En réalité, « l'achèvement des bateaux s'est réalisé alors même que les Russes avaient déjà suspendus leur paiements », indique à RFI une source industrielle concernée par le contrat. Il a donc fallu « faire l'avance », fait remarquer cette source. Cela dit, si DCNS trouve un nouveau client pour son Mistral, tout s'arrangera au plus vite.
Un expert du secteur naval indique même qu'en cas de signature dès ce jeudi, DCNS pourrait livrer les navires d'ici à la fin de l'année car les navires à quai à Saint-Nazaire sont totalement achevés, et ont réalisés leurs essais en mer.
Le démontage des équipements russes ne devraient pas poser de problèmes, indique-t-on. Il s'agit d'antennes, de systèmes radios et des systèmes informatiques en caractères cyrillique. Quelques modifications sont à prévoir aussi sur l'alimentation électrique du navire.
Après la vente de quatre corvettes, et d'une frégate, c'est une nouvelle fois en Egypte que les deux mistrals russes pourraient donc trouver preneur. Le Caire disposerait ainsi de navires à partir desquels pourraient être lancés des assauts amphibies et aéroportés, dans toute la méditerranée orientale que ce soit vers le Sinaï ou vers la Cyrénaïque en Libye.