Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
Le gouvernement d'Egypte a été « démissionné ». Le Premier ministre Ibrahim Mahlab s’est en effet rendu à la présidence pour ce qui semblait être une réunion de routine. Il pensait, sans doute, que le vent du boulet était passé. Des rumeurs sur la démission du gouvernement avaient couru lundi après le limogeage et l’arrestation dans la foulée du ministre de l’Agriculture Salah Helal pour corruption. Une première en Egypte, où les hauts responsables n’étaient inquiétés que bien après qu’ils aient quitté le pouvoir, traditionnellement.
Le président Abdel Fattah al-Sissi avait récemment accordé des pouvoirs accrus à l’Agence de contrôle administratif chargée de surveiller l’exécutif. Le fait que Sissi ait confié la formation du nouveau gouvernement au ministre du Pétrole signifie que d’autres responsables, y compris le Premier ministre, pourraient être victimes de l’opération « mains propres ». Le gouvernement limogé était en place depuis l'élection de Sissi à la présidence de la République, en juin 2014.