Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
Depuis la dissolution du Parlement par la Haute Cour constitutionnelle en juin 2012, l’Egypte a été gérée à coup de décrets-lois présidentiels. C’est le président Abdel Fattah al-Sissi qui en a adopté le plus grand nombre depuis qu’il a accédé à la fonction suprême en juin 2014. Sa prérogative de législateur doit prendre fin avec l’entrée en fonction du nouveau Parlement.
La première tâche des législateurs sera de confirmer ou infirmer quelque 200 décrets-lois. Ils devront le faire dans les 15 premiers jours de leur mandat selon la Constitution adoptée en 2014 par referendum. La nouvelle Constitution renforce les pouvoirs du Parlement au détriment de ceux du président. C’est, par exemple, la majorité parlementaire qui nomme le Premier ministre et elle peut engager la destitution du président avec plus des deux tiers des députés.
Mais le Parlement peut aussi remanier la Constitution avec cette majorité des deux tiers. Et des voix s’élèvent déjà pour dénoncer un usage possible de cette prérogative pour renforcer les pouvoirs du président.