Terrorisme, liberté de la presse: la nouvelle loi «choc» signée Sissi

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a ratifié, dans la nuit de dimanche à lundi, une nouvelle loi antiterroriste. Et ce, malgré l’opposition de certains partis politiques, des organisations de défense des droits et de la presse. En l’absence de Parlement, actuellement en Egypte, c’est le président Sissi lui-même qui légifère par décrets-lois.

Avec notre correspondant au Caire,  Alexandre Buccianti

La nouvelle loi égyptienne définit toute entité appelant ou procédant à l’attaque de personnes ou de biens publics ou privés comme une organisation terroriste. Le parquet général est chargé par la loi de dresser une liste des organisations terroristes, qu’il doit soumettre à la cour d’appel pour confirmation ou rejet. Les organisations convaincues de terrorisme sont interdites pour trois années renouvelables, qu’elles soient égyptiennes ou étrangères.

L’article 36 de la loi prévoit par ailleurs des amendes, allant de 25 000 à 60 000 euros, pour « ceux qui publient de fausses nouvelles en contradiction avec les communiqués officiels » dans les affaires de terrorisme. Le texte prévoyait au départ deux années de prison, mais a été amendé suite aux protestations du Syndicat des journalistes, qui estime cependant que les amendes prévues sont impossibles à payer pour la plupart des journalistes. En Egypte, la plupart des journalistes gagnent en effet moins de 500 euros par mois. Le texte s’applique aussi aux internautes sur les médias sociaux.

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