Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
Les protestataires ont fait irruption mardi à la mi-journée dans les locaux du ministère de l'Environnement dans le centre-ville de Beyrouth pour réclamer la démission de Mohammad Machnouk. Surpris par les manifestants, le ministre a tout juste eu le temps de se réfugier dans son bureau, sous la protection de quelques policiers, séparé de la quarantaine de militants par une porte.
Sous les caméras des télévisions présentes sur les lieux, les manifestants ont exprimé leur détermination à organiser un sit-in jusqu'au départ de Mohammad Machnouk, jugé responsable de la crise des déchets, qui s'amoncellent dans les rues depuis le 17 juillet.
Après l'échec des pourparlers menés par le chef de la gendarmerie de Beyrouth, les autorités ont décidé d'utiliser la manière forte. Les journalistes et les photographes ont été expulsés manu militari, puis la police anti-émeute a investi les lieux. Plusieurs manifestants ont été blessés, d'autres arrêtés. A l'extérieur du bâtiment, les forces de l'ordre ont eu du mal à contenir les centaines de jeunes gens rassemblés devant le ministère pour soutenir leurs camarades barricadés à l'intérieur.
Quelques centaines de mètres plus loin, des ouvriers installaient une énième rangée de fils barbelés haute comme deux étages, pour protéger le Grand sérail, siège du Premier ministre et symbole d'un régime gagné par la peur.