Yémen: la nouvelle trêve perturbée par des combats au sol

Un cessez-le-feu de cinq jours proposé par le président Hadi est entré en vigueur dans la nuit de dimanche à lundi. Mais selon des témoins des rebelles chiites Houthis ont attaqué une localité dans le sud du Yémen et des échanges de tirs sporadiques se déroulaient au nord d'Aden. Une trêve qui s’annonçait de toute façon fragile. On apprenait dimanche 27 juillet que le chef des rebelles chiites au Yémen, Abdel Malek al- Houthi, rejetait la trêve dans un message sur internet. Une annonce démentie ensuite par son porte-parole.

A la mi-journée, selon des sources militaires citées par l'Agence France-Presse, au moins cinq civils, 11 rebelles et quatre combattants loyalistes ont été tués dans le courant de la nuit et des combats ont éclaté au nord d'Aden, et dans plusieurs régions du sud, du centre et du nord du pays.

Or, selon des témoins, des rebelles chiites Houthis ont attaqué une localité dans le sud du Yémen peu après l'entrée en vigueur de ladite trêve. Et des échanges de tirs se déroulaient par intermittence au nord d'Aden, où les rebelles résistaient encore à la progression des forces loyalistes qui ont reconquis cette grande ville portuaire du Sud. Pour l'heure, et malgré ces affrontements, l'Arabie saoudite n'a pas repris les raids qui ont cessé à partir de minuit conformément à la trêve annoncée.

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon avait demandé aux rebelles de respecter la pause et a exhorté les belligérants à « faire preuve du maximum de retenue en cas de violations isolées (de la trêve) et à éviter toute escalade ». Les organisations humanitaires sur place croisent les doigts pour que cette pause soit enfin respectée car les trois précédentes trêves, mi-mai et 10 juillet dernier n’avaient pas fait long feu, fragilisant un peu plus ces millions de yéménites victimes d’une guerre qui les dépasse depuis quatre mois.

Mais elle s’annonçait de toute façon fragile et précaire. Un message mis en ligne dimanche après-midi sur un compte Twitter au nom du chef rebelle chiite Abdel Malak al-Houthi, non authentifié mais suivi par plus de 16 000 personnes, indiquait que « la trêve est rejetée » et que « la bataille se poursuit », rapporte notre correspondante à Riyad, Clarence Rodriguez.

Le porte-parole du mouvement a par la suite démenti l'information, confirmant que son chef n’a de compte « ni sur Twitter, ni sur d’autres réseaux sociaux ». En revanche, le président du « Haut comité de la Révolution » affirmait que son groupe « n’a pas été saisi par l’ONU de la trêve » pour pouvoir se prononcer sur ce cessez-le-feu. De son côté le président Hadi mettait en garde les rebelles chiites Houthis contre « une violation de la trêve, dont ils assumeront l'entière responsabilité ».

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