A la Une: La guerre oubliée du Yémen

« Yémen, un pays en voie de désintégration », s'inquiète Libération. « D’un côté, c’est le feu de l’aviation saoudienne qui bombarde sans répit, aveuglément, sans aucun égard pour les populations. De l’autre, c’est le pilonnage de l’artillerie, essentiellement des tirs de roquettes, des rebelles houthis qui s’acharnent sur les quartiers les plus résidentiels et, lorsqu’ils en perdent un, le détruisent pour se venger ».

Un conflit auquel la communauté internationale ne répond que par l'indifférence, estime Libération. Aucune des trêves n'a été respectée. A Saada, la capitale de la rébellion houthie, les bombardements de l’aviation saoudienne sont quotidiens. « La ville est rasée à 60 %, apprend-on dans Libération. [...] Comme il y a aussi beaucoup de stocks de munitions, quand ils sont touchés, les explosifs partent dans toutes les directions. D’où beaucoup de pertes chez les civils » lit-on. Quant à Aden, l'ancienne capitale du Sud du pays, bombardée quotidiennement par les avions de chasse saoudiens, c'est le chaos total. Seule à Saana, la capitale, les bombardements sont moins réguliers, même s'ils étaient effroyables juste avant le Ramadan.

Pire, le blocus aérien, naval et terrestre rend quasiment impossible l’approvisionnement du pays et aggrave encore une situation déjà terrible. « Le paradoxe de cette guerre, c’est que même dans les zones où il n’y a pas de combats, la population est affectée », déplore un humanitaire dans les colonnes de Libération.

Arabie-Saoudite contre Iran ?

Tiens, autre détail, pas moins de 31 sites archéologiques auraient été visés par les bombardements. Cela ne vous rappelle pas quelqu'un ? Et bien, Libération constate encore que les attaques menées par divers groupes liés à l’Etat islamique sont en hausse. Elles visent en priorité les milices houthies, dont la croyance zaïdiste, rameau du chiisme, est bien entendu honnie...

Ce qu'oublie de dire Libération, c'est que les Houties ne sont pas des anges. Charlie Hebdo qui consacre aussi une page au conflit yéménite est allé poser la question à Mansur Rajih, un poète-écrivain, opposant yéménite, ni pro-houtie, ni pour l'ancien régime du président déchu Saleh, rappelle que la milice pro-iranienne se revendique anti-américaine, anti-israélienne, avec un slogan : « mort aux juifs, gloire à l'islam ». Il les compare aux talibans d'Afghanistan. Et dire qu'autrefois le Yémen portait le surnom « d'Arabie heureuse ».

Egypte : Daech étend inexorablement sa toile

Il se fait appeler par son nom de guerre, Abou Omar al-Mouhajer al-Masri. Mais l’homme qui menace le président Abdel Fattah al-Sissi, dans un récent message vidéo diffusé sur un forum jihadiste, est « en réalité un ancien membre des forces spéciales égyptiennes, qui a fondé une cellule au sein du groupe Province du Sinaï, rallié à Daech », nous apprend Le Figaro. Hicham Ashmawy de son vrai nom serait le cerveau de l’attentat à la voiture piégée qui a coûté la vie au procureur général d’Egypte le 29 juin dernier. D’où une surveillance accrue des services de renseignements égyptiens sur l’armée, laquelle est engagée dans une difficile opération d’éradication de la menace jihadiste dans la péninsule du Sinaï.

Les récentes attaques perpétrées par la filiale égyptienne du groupe Etat islamique, dans le nord du Sinaï, ressemblent à celles de la maison mère irako-syrienne. Des attaques coordonnées, combinant plusieurs voitures piégées en même temps et des engins explosifs.

Le Figaro nous informe aussi que dans une vidéo, un jihadiste français originaire du sud de la France menace d'égorger « dans les rues de Paris ». Le message est accompagné d’une exécution. L’homme est dissimulé derrière une cagoule noire, avec devant lui, agenouillé, un jeune, les mains ligotées dans le dos.

A l’ouest d’Aden : la côte d’Azur

Le Parisien revient pour sa part sur une histoire de plage qui pourrait bien compliquer à force les relations franco-saoudiennes. « La mairie n'abdique pas devant le roi d'Arabie saoudite », peut-on lire en titre de l'article du Parisien Aujourd'hui en France. « La fermeture d'une petite plage publique de Golfe-Juan pour assurer la sécurité du roi Salman d'Arabie saoudite durant ses vacances continue de faire des vagues », ironise le quotidien. « On est dans la démesure. Il faut que le droit soit respecté. Je défends l'égalité de tous devant la loi », s'insurge la courageuse maire UDI de Vallauris Golfe Juan, Michelle Salucki, contre ce qu'on appelle la « plage privatisée ». Indignée aussi par le fait que deux ouvertures aient été réalisées sur le mur d'enceinte de la villa louée par le roi, qui donne sur la plage, sans déclaration de travaux. Une grille à même été posée pour empêcher l’accès au tunnel qui va au fameux site. Le sous-préfet de Grasse, Philippe Castenet rétorque qu'on ne peut pas prendre de risque avec une délégation composée de 500 Saoudiens, qui suivront le roi et logés notamment dans les hôtels de luxe des environs. Il met en avant les bienfaits pour l'économie locale. La maire plus républicaine que le roi ne désarme pas, elle devrait déjà faire un constat à l'issue des travaux. Les autorités saoudiennes promettent, elles, de remettre tout en ordre à la fin de l'été. Ah les plages de la côte d'Azur, bien loin des péripéties yéménites.

Inde : L’alerte téléphonique face au viol

La Croix a enquêté sur la mobilisation de la société contre les violences faites aux femmes en Inde. On sait que les viols y sont en pleine extension. Et justement, une famille indienne, touchée directement par le fléau, a décidé de créer un numéro d'alerte par téléphone portable pour agir vite. Une initiative soutenue par les principaux opérateurs téléphoniques : de nouveaux téléphones portables ont été distribués, les équipements ont été améliorés. Le service qui fonctionne 24 heures sur 24, coûte aux usagers la modique somme de 40 centimes d'euros par mois. Il fonctionne sans crédit rechargé, sans connexion internet, sans GPS et dans les langues principales de l'Inde. Aujourd'hui, 30 employés travaillent dans cette entreprise familiale qui assure le service d'alerte en lien avec la police, dans la banlieue de Delhi, tristement surnommée « la capitale du viol ».

 

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