Sur le terrain, plusieurs camps s’affrontent. D’un côté, les rebelles houthis, soupçonnés d'être soutenus par l'Iran, de l’autre, les combattants loyalistes, c'est-à-dire les soldats de l'armée gouvernementale restés fidèls au président Abd Rabbo Mansour Hadi, soutenus par l’aviation de la coalition arabe. Il y a également une armée parallèle, fidèle à l'ancien président Ali Abdallah Saleh et les groupes jihadistes.
C’est la coalition dirigée par les Saoudiens qui a annoncé l'arrêt des bombardements ce dimanche soir à 23h59 heure locale pour permettre l'acheminement de l'aide humanitaire aux populations. Mais le chef des rebelles chiites a rejeté la trêve. « La bataille se poursuit et la guerre n'est pas terminée », a-t-il assuré dimanche sur son compte Twitter. Selon lui, cette trêve ne ferait que servir les intérêts des jihadistes de l'organisation Etat islamique (EI) et d'al-Qaïda dans la Péninsule arabique (Aqpa).
Depuis le début des affrontements au Yémen, c’est la troisième fois que Riyad et ses alliés annoncent l’arrêt des frappes et jusque-là, aucune trêve n’a été respectée. Durant ces périodes « théoriques » de cessez-le-feu, les avions de combat de la coalition continuent de survoler le territoire yéménite, se réservant le droit de lâcher leurs bombes lorsqu’un mouvement suspect est constaté au sol. Cette fois encore, la trêve risque donc de voler en éclat et les populations civiles resteront prises en otage.
Permettre l'acheminement de l'aide humanitaire
Pourtant, un arrêt des bombardements permettrait aux agences internationales de distribuer l'aide humanitaire aux civils. Dans le pays, 10 millions de Yéménites, c'est-à-dire près de la moitié de la population, manquent cruellement de denrées alimentaires, d'eau potable et de médicaments.
« Dans toutes les régions du Yémen, la situation humanitaire est très mauvaise et elle est pire encore dans les zones où se déroulent les combats, explique à RFI Adnane Hizam, le porte-parole de la Croix-Rouge au Yémen. Il y a des affrontements en ce moment même à Taïz, à Aden, à Marèbe, à Al Bayda, à Lahj, à Daleh et à Abienne.
La situation humanitaire s’est détériorée à cause des bombardements, à cause des combats au sol mais aussi à cause du blocus. Il y a des pénuries de produits alimentaires, il n’y a plus d’eau. Le Yémen est à la base un pays aride et la situation ne fait qu’empirer.
Il y a des pénuries de médicaments. Et les rares produits alimentaires que l’on trouve encore sur le marché sont excessivement chers. Voilà ce qui cause la détérioration de la situation humanitaire. »