Nucléaire iranien: les négociateurs tentent de finaliser un accord

A Vienne, les négociations sur le nucléaire iranien se poursuivent malgré l'expiration de la date butoir fixée à ce lundi à minuit. Les discussions entre les ministres des Affaires étrangères de l’Iran et des 5+1 sont sans relâche depuis plusieurs semaines. Car malgré les progrès, des obstacles importants n'ont pas encore été surmontés.

Au dix-septième jour des négociations, tous les ministres des Affaires étrangères étaient présents à Vienne. L'enjeu est de taille : il faut finaliser l'accord. Mais il faut d'abord tenter de surmonter les obstacles, a rappelé le porte-parole de la Maison Blanche, Josh Earnest : « Même au cours de ces dernières semaines, il y a eu des progrès importants. Certains points clés des négociations ont été clos, et c'est un bon signe. Mais il reste des points importants qui n'ont pas été résolus. Le président a demandé à ses équipes de continuer à prendre part aux discussions et d'y participer aussi longtemps que ces conversations continueront à être utiles. S'ils considèrent qu'il est nécessaire de poursuivre ces discussions et qu'elles sont utiles, l'équipe de négociation restera à Vienne ».

A terme, cet accord permettrait la levée des sanctions internationales contre l'Iran. Les grands principes ont été fixés à Lausanne en avril dernier. Téhéran a accepté de réduire le nombre de centrifugeuses et son stock d'uranium enrichi. Il s'agit d'en déterminer les modalités. Mais les négociateurs ne veulent pas d'un accord bâclé sur les derniers points de friction.

Chacun veut rentrer victorieux

Les discussions entre Téhéran et le groupe des 5+1 semblent s’être accélérées ces dernières heures, nous rapporte notre envoyé spécial à Vienne, Sami Boukhelifa. La question qui se pose désormais est : quelle est la nature de ces points de blocage ? Est-ce, par exemple, un point de blocage technique qui concerne le futur schéma de fonctionnement des installations nucléaires iraniennes ? Beaucoup, à Vienne, disent que ce n’est pas là-dessus que les négociations achoppent. « Les experts, les scientifiques des grandes puissances et de la République islamique ont bien fait leur travail. Leur domaine, ce sont les sciences exactes et leurs résultats sont donc clairs, nets et précis », dit-on en substance à Vienne.

Ce qui est par contre beaucoup moins clair, c’est la politique et la diplomatie. Tout un art dans lequel excellent les redoutables diplomates réunis à Vienne. Même si tous affirment vouloir un compromis et un accord gagnant-gagnant, la réalité est que dans les deux camps, personne ne se satisfait d’un match nul. Chacun veut rentrer victorieux dans son pays et clamer haut et fort devant son peuple : nous avons vaincu notre adversaire. En revanche, pour Pékin, « aucun accord n'est parfait ». « Il ne doit pas y avoir de nouveau délai », a prévenu le ministre chinois des Affaires étrangères.

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