Nucléaire iranien: la date butoir des négociations est repoussée

Le département d’Etat confirme le report de la date limite des négociations sur l’Iran au 7 juillet. Un report qui n’est pas une surprise, alors que Barack Obama a répété mardi 30 juin, lors d’une conférence de presse avec Dilma Roussef, présidente du Brésil, que les Etats-Unis ne signeraient pas un mauvais accord sur le nucléaire iranien. Les grandes puissances et l'Iran se donnent donc une semaine supplémentaire pour poursuivre leurs discussions.

Visiblement le mardi 30 juin n'était pas un jour propice à la signature d'un accord sur le nucléaire iranien. La moitié des ministres des Affaires étrangères des grandes puissances n'étaient même pas présents. Le chef de la diplomatie française Laurent Fabius initialement attendu à Vienne n'est finalement pas revenu en Autriche tout comme ses homologues britannique et chinois, rapport notre envoyé spécial à Vienne, Sami Boukhelifa.

Seuls étaient présents le Russe Sergeï Lavrov, l'Allemand Franck Walter Steinmeir et bien sûr le secrétaire d'Etat américain John Kerry. Les trois ministres se sont entretenus avec le diplomate en chef iranien, Mohamed Javad Zarif rentré tout juste de Téhéran où il s'était rendu le week-end dernier pour des consultations.

A son retour le ministre des Affaires étrangères iranien est resté très évasif. Il n'a rien laissé transparaitre de son déplacement en République islamique. Quoi qu'il en soit les négociateurs des sept pays engagés dans ce tunnel de discussions vont jouer les prolongations, puisque la date limite a été repoussée au 7 juillet.  

Un report peu surprenant

L’annonce du report de la date butoir n’est pas une surprise. Tous les interlocuteurs au département d’Etat expliquaient depuis plusieurs semaines, que « rien n’interdit d’arrêter la pendule dans ces négociations. Le 30 juin est une contrainte artificielle. »

« Il s’agit d’un report technique », selon John Kirby, le porte-parole de John Kerry. « Une manière de se donner un peu d’air afin de finaliser un accord capital », relate notre correspondante à Washington, Anne-Marie Capomaccio.

« Le cadre fixé à Lausanne début avril est le bon », d’après Barack Obama, « et les Iraniens doivent s’engager à le respecter, car je n’hésiterais pas à quitter la table des négociations si ce n’est pas le cas. Si nous ne sommes pas en mesure d'avoir des assurances sur le fait que toutes les voies sont bloquées si l'Iran veut obtenir l'arme nucléaire, si nous ne pouvons pas le vérifier, si les inspections, si les vérifications ne sont pas à la hauteur de nos exigences et bien nous n'aurons pas d'accord. »

Le président des Etats-Unis faisait allusion mardi au point qui concentre les inquiétudes : le contrôle des sites iraniens par les inspecteurs de l’AIEA. « Un point qui n’est pas basé sur la confiance mais sur la preuve de l’application », a poursuivi Barack Obama. Avant de conclure : « En réalité la balle est dans le camp des Iraniens. »

Rien n’empêche, en théorie, une nouvelle prolongation des discussions, mais pour Washington, le 7 juillet est une date importante. Cela permettrait de soumettre le texte au Congrès, qui aura un mois pour se prononcer. Or les vacances parlementaires interviennent le 8 août. Si d’aventure les négociations se prolongent, tout est reporté au mois de septembre.

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