Avec notre correspondante à Jérusalem, Murielle Paradon
Les Français préparent un projet de résolution au Conseil de sécurité de l'ONU. Le texte prévoit de fixer un cadre à un éventuel accord de paix entre Israéliens et Palestiniens. Les Israéliens sont clairement hostiles à cette initiative française.
Ils estiment que seules des négociations directes entre eux et les Palestiniens pourraient aboutir à un accord de paix. Une résolution à l'ONU serait « contre-productive », selon eux, car elle donnerait aux Palestiniens l'illusion qu'ils peuvent obtenir quelque chose de la communauté internationale, sans avoir même à négocier.
Les Palestiniens, de leur côté, ne sont pas contre le principe d'une résolution aux Nations unies, ils en avaient déposé une en décembre dernier, qui avait été rejetée. Mais selon un diplomate, ils ne veulent pas d'un texte trop consensuel.
La tâche de Laurent Fabius ne sera donc pas aisée. A Ramallah comme à Jérusalem, le ministre tentera surtout d'expliquer que l'initiative française a pour but de pousser à la reprise des négociations. « Il ne s'agit pas de faire la paix sans les parties, a-t-il dit au Caire, mais d'inciter les parties à faire la paix ».
« Il faut que la sécurité d'Israël soit assurée, mais il faut en même temps que les droits des Palestiniens soient reconnus. Si il n'y a pas de justice, il n'y a pas de paix. Et de ce point de vue là, quand la colonisation avance, la solution des deux Etats recule. Donc il faut que les uns et les autres nous disent comment ils envisagent la reprise des négociations », a-t-il précisé. Le chef de la diplomatie française estime par ailleurs qu'« il y a lieu d'avoir un accompagnement international » sur la question.