« L'inertie est mortifère. Il faut agir mais en changeant de méthode », explique-t-on ces jours-ci dans l'entourage du chef de la diplomatie française Laurent Fabius. Cela fait plusieurs mois déjà que Paris prend des initiatives. L'idée étant de rompre avec le tête-à-tête israélo-palestinien sous parrainage exclusivement américain. Une formule qui échoue depuis les Accords d'Oslo en 1993.
La France propose que le processus de paix revienne dans une enceinte internationale élargie, peut-être sous la forme d'un « groupe de soutien ». Paris souhaite aussi qu'une résolution du Conseil de sécurité des Nations-Unies endosse les paramètres d'un éventuel accord de paix, tels que l'établissement d'un état palestinien sur les frontières de 1967.
De source diplomatique française, on reconnait la difficulté de la tâche. Israël est gouverné par une coalition très marquée à droite, l'Autorité palestinienne est plus affaiblie que jamais, et les États-Unis en pleine négociation avec l'Iran n'ont pas forcément très envie de voir Paris lancer une initiative dans la région. La France dispose d'assez peu de leviers dans cette nouvelle démarche. En cas d'échec, elle envisage de reconnaître l'État de Palestine, un geste qu'elle a jusqu'à présent conditionné à la signature d'un accord de paix au Proche-Orient.