Avec notre correspondant à Jérusalem, Christian Brunel
L'armée israélienne n'a « pas visé de façon intentionnelle des civils et a agi de façon légitime conformément au droit international », estime le document officiel de 300 pages. Le gouvernement israélien de Benyamin Netanyahu espère avec ces arguments contrer un autre rapport que la commission des droits de l'homme de l'ONU doit rendre public dans les prochains jours sur l'opération « Bordure protectrice ». Lancée l'été dernier, elle a coûté la vie à plusieurs centaines d'enfants.
Pour le gouvernement israélien, le Hamas a utilisé la population comme bouclier humain et porte seul la responsabilité de ce terrible bilan. Les islamistes sont accusés d'avoir tiré des roquettes à partir de maisons ou d'écoles, d'avoir donné ordre à la population de ne pas évacuer des secteurs où l'armée israélienne avait annoncé des attaques à l'avance, et d'avoir violé à plusieurs reprises des cessez-le-feu qui auraient permis de réduire le nombre de victimes.
Ce rapport est aussi destiné à couper l'herbe sous le pied des Palestiniens qui ont adhéré à la Cour pénale internationale de La Haye en espérant qu'Israël y serait condamné pour crimes de guerre. Les Palestiniens rejettent catégoriquement ce rapport. Pour eux, aucun doute : l'armée israélienne a bel et bien visé des cibles civiles durant les 50 jours de l'opération « Bordure protectrice » et les dénégations contenues dans le rapport officiel publié par Israël n'y changeront rien.