Les populations se pressent à la frontière turco-syrienne

La frontière turco-syrienne fait face à un nouvel afflux de réfugiés, en raison des combats qui font rage entre les forces kurdes et les jihadistes de l'organisation Etat islamique. Des milliers de personnes, dont des femmes et des enfants, fuient la province de Raqqa et demandent à entrer en Turquie, mais pour l'instant seulement quelques centaines d'entre elles ont été accueillies dans ce pays, qui a déjà accepté plus de deux millions de réfugiés depuis quatre ans et le début de la guerre civile.

Avec notre correspondant à Istanbul,  Jérôme Bastion

L’offensive des forces kurdes, lancée la semaine dernière, vise à briser le blocus de la province de Kobane et à la relier à la province de Kamishlo, frontalière de l’Irak, en prenant le contrôle du poste frontière d’Akçakale-Tall Abyad.

Ces combats sont chaque jour plus violents, avec la progression des forces kurdes, et poussent les populations arabes et turkmènes à quitter leurs villages pour trouver refuge en Turquie. Depuis 48 heures, quelque 1 500 personnes s’étaient regroupées à la frontière turque ; hier, quelque 400 d’entre elles, les plus faibles, ont été autorisées à entrer en Turquie et ont été conduites dans les camps du Croissant-Rouge. Mais pour les autres, l’attente continue.

D’après diverses agences d’information, il y aurait actuellement dans la province de Raqqa quelque 15 000 autres personnes, fuyant les combats, également en route vers la Turquie. Et ce n’est pas tout : un peu plus à l’ouest, entre le bourg syrien d’Azzaz et la ville turque de Kilis, les combats font rages entre les combattants de l’Etat islamique et les forces de l’Armée de la reconquête, qui fédère l’ancienne Armée syrienne libre et le Front al-Nosra ; là aussi des mouvements de réfugiés vers la Turquie sont à craindre.

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