Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
« C'était un geste attendu, a commenté le vice-président de la Coalition nationale syrienne, Hicham Marwah, contacté par RFI par téléphone, depuis que Barack Obama avait réitéré son appui à une transition politique sans Bachar el-Assad ». C'était le 15 mai dernier lors de la réunion du Conseil de coopération du Golfe à Camp David. Pour Hicham Marwah, qui dit attendre confirmation de cet accord entre la Turquie et les Etats-Unis, il s'agit là d'un message fort qui devrait enfin pousser le régime syrien à la table des négociations.
« Il faut soutenir les rebelles syriens par les airs, sinon, à quoi ça sert ? » A insisté le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, réitérant ainsi une vieille rengaine d'Ankara, restée jusque-là lettre morte : celle d'une zone d'exclusion aérienne au nord de la Syrie. Le chef de la diplomatie turque évoque, sans entrer dans le détail, « un accord de principe » avec les Etats-Unis, indiquant que le mode de cet engagement relevait uniquement des militaires.
Les Turcs défendent depuis longtemps cette idée d'une protection aérienne des zones tenues par les rebelles au nord de la Syrie. Jusqu'à aujourd'hui, elle était jugée irréaliste par ses alliés. Reste à déterminer si cette coopération vise à affaiblir les jihadistes, comme le souhaite Washington, ou Damas, comme l'espère Ankara.