Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
Les nouvelles du massacre commis par les jihadistes proviennent aussi bien de sources du régime syrien que de l’opposition. Les premières images sont insoutenables. Sur l'une d'entre elles, une douzaine de corps de jeunes gens, étendus au milieu d’une rue de Palmyre, gisent dans une mare de sang. Ils ont les mains liées derrière le dos et au moins l’un d’eux a été décapité.
Le bilan varie de 200 à plus de 400 morts, dont plusieurs dizaines de civils, y compris des femmes et des enfants. Les victimes sont des fonctionnaires syriens, des membres du parti Baas, des sympathisants du régime et leurs familles. Plusieurs dizaines de soldats gouvernementaux ont également été assassinés.
Bombardements de l'armée gouvernementale
Les combattants extrémistes ont systématiquement fouillé les bâtiments publics, les casernes et les sièges abandonnés des services de renseignement syriens, à la recherche de personnes cachées. Certaines victimes ont été tuées par balle, d'autres ont été décapitées ou massacrées à coups de couteaux.
Les jihadistes sont entrés dans le célèbre musée de Palmyre, où ils ont détruit des copies d’objets antiques, selon le directeur des Antiquités syriennes, Maamoun Abdel Karim. Ils ont ensuite placé des gardes pour en interdire l’accès.
Après ce déchaînement de violence de la part des jihadistes, l’aviation syrienne a effectué, ce lundi, une quinzaine de raids aériens contre les anciennes positions du régime, désormais occupées par les combattants du groupe Etat islamique.