Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
Depuis plusieurs jours, la zone frontalière était le théâtre d'une activité exceptionnelle autour d'Antioche, dont l'aéroport accueillait, de manière tout à fait inhabituelle, des avions de chasse qui effectuaient des rotations sur la frontière. L'annonce d'un incident aérien frontalier n'a donc guère surpris, même si les circonstances précises n'en sont pas totalement éclaircies.
C'est vers 14h, heure locale, samedi, qu'un « engin volant », selon l'état-major, est repéré dans l'espace aérien turc et averti, mais il aurait poursuivi son vol durant plusieurs minutes. Pour le Premier ministre Ahmet Davutoglu, c'est en raison du brouillard que cet appareil n'a pas été immédiatement identifié, mais il se serait ensuite avéré qu'il s'agissait bien d'un hélicoptère qui aurait pénétré jusqu'à 7 miles, soit plus d'une dizaine de kilomètres, à l'intérieur du territoire turc.
L'occasion pour le chef du gouvernement de féliciter les militaires turcs et de rappeler que « quiconque pénètrerait en Turquie, que ce soit à terre ou dans les airs, en paierait le prix ». L'an dernier, un avion syrien avait déjà été abattu dans l'espace aérien turc, et en septembre 2013, c'est un hélicoptère qui avait connu le même sort.