Avec notre correspondant à Nicosie, Michel Picard
Cette fois ce pourrait être la bonne. Mustapha Akinci, leader de Chypre-Nord et Nicos Anastasiades, président chypriote grec, se sont quittés avec le sourire. Ils ont promis de se revoir deux fois par mois officiellement, et même davantage, de manière informelle.
Les décisions prises lors de cette première séance semblent de petits pas mais leur portée est forte et symbolique. Chypre-Sud a dévoilé les cartes des terrains minés au nord avant la guerre de 1974, permettant le coup d'envoi d'opération de déminages avec l'aide de l'ONU.
De son côté, Chypre-Nord a mis fin aux visas sur feuille volante pour l'entrée sur son territoire. Une décision qui a reçu l'aval d'Ankara car l'armée et la police chypriote turque sont directement supervisées par la Turquie. Cette inflexion, largement appréciée côté grec, laisse entrevoir de réelles possibilités d'avancer.
Reste encore à aborder la présence militaire turque - 30 000 à 40 000 soldats au Nord - qu'Ankara jusque-là refuse de rapatrier. L'autre gros dossier reste les propriétés spoliées, ces milliers de terrains et maisons laissés à l'abandon pendant la guerre par les Chypriotes grecs fuyant les tensions au nord et depuis reprises par des Chypriotes turcs désormais installés. Indemnisation, échange, restitution. Toutes les options sont sur la table.