L'Irak ne veut pas être pris dans le conflit Iran-Arabie

Le Premier ministre irakien, Haider al-Abadi, a déclaré que l'Irak ne voulait pas s'impliquer dans le conflit qui oppose l'Iran et l'Arabie Saoudite et que son pays n'était pas «une porte d'entrée pour l'Iran». Cette prise de position est un tournant pour le gouvernement irakien.

C'est un geste important que vient de faire le chef du gouvernement de Bagdad en direction des Saoudiens, et plus généralement des monarchies sunnites de la péninsule arabique. Sur le terrain, les milices chiites, l'armée irakienne et les gardiens de la révolution iraniens luttent côte à côte contre l'organisation de l'État islamique.

Mais pour autant, l'Iran, pays à majorité chiite comme l'Irak, et l'Arabie saoudite, à majorité sunnite, se livrent une guerre d'influence sur plusieurs fronts au Moyen-Orient.

Le Premier ministre, un chiite, est à la tête d'un gouvernement composé majoritairement de chiites et qui a souvent été accusé de mener une politique sectaire au détriment de la minorité sunnite irakienne. Par ailleurs, chez les dirigeants arabes du Golfe, l'Irak est perçu comme étant inféodé à la République islamique d'Iran, ce qui était surtout le cas du temps de son prédécesseur Nouri al-Maliki.

Une ambassade saoudienne à Bagdad

Mais après une longue période de froid, l'Irak et l'Arabie saoudite ont renoué le contact et une ambassade saoudienne va prochainement rouvrir à Bagdad après 25 ans de fermeture.

Avec cette déclaration de Haider al-Abdadi, Bagdad prend acte du durcissement très net des monarchies sunnites qui ont décidé de s'opposer frontalement à l'influence iranienne dans la région, y compris par les armes au Yémen. Une façon enfin de leur faire savoir que l'Irak, qui n'a rien à gagner à cette confrontation, ne veut pas rester dans un tête-à-tête exclusif avec Téhéran.

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