Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
La situation est confuse à l'intérieur de Palmyre et les informations qui parviennent du champ de bataille sont contradictoires. Si, samedi 16 mai, le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), Rami Abdel Rahman, avait assuré que des combattants du groupe Etat islamique avaient pu prendre le contrôle de plusieurs secteurs dans le nord de Palmyre, ce dimanche, au contraire, c'est l'armée syrienne qui serait à l'offensive. « L'attaque de l'EI a été avortée et les jihadistes ont été chassés des périphéries nord et Est de Tadmor (nom de Palmyre en arabe) », a indiqué à l'AFP, Talal Barazi, le gouverneur de Homs, province du centre de la Syrie dont fait partie Palmyre.
L'OSDH a fait état d'intenses combats entre les jihadistes et les troupes régulières syriennes dans la cité, qui abrite une centaine de milliers d'habitants, dont les deux tiers sont des réfugiés qui ont fui d'autres régions de Syrie. Selon l'OSDH, les affrontements ont déjà fait au moins 29 morts parmi les jihadistes et 23 parmi les membres des forces gouvernementales. Les officiels syriens annoncent, eux, « 130 jihadistes » morts.
Renforts
Plus tôt, Talal Barazi, avait annoncé l'envoi de renforts à Palmyre. Et la télévision panarabe al-Mayadeen, proche de la Syrie et de l'Iran, avait confirmé l'avancée du groupe Etat islamique ; les correspondants de la chaîne avaient dit que les jihadistes se trouvaient au siège gouvernemental de la Badia, c'est-à-dire du désert syrien, situé à 5 kilomètres du centre-ville.
Les dernières déclarations officielles indiqueraient que l'armée a repris une série de sites stratégiques, dont des collines, des barrages et la tour de la radio et télévision de Palmyre, dans le nord-ouest de la ville. La bataille suit toujours son cours et les lignes de front changent très vite. Une chose est certaine, les combats se déroulent maintenant aux entrées de la cité. C'est mercredi que l'OEI a lancé l'assaut sur la cité.
Quel intérêt ?
Pour le groupe Etat islamique, l'assaut sur Palmyre présente plusieurs avantages. Ainsi, la prise de la ville ouvrirait à l'OEI les portes du grand désert syrien, limitrophe de la province d'Al-Anbar en Irak, déjà largement contrôlée par les jihadistes. Autre intérêt : la propagande. Les combats en ces lieux attirent l'attention des médias du monde entier et ont déjà forcé l'Unesco à demander au Conseil de sécurité de l'ONU à oeuvrer à la préservation des ruines antiques de Palmyre.