Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
Au troisième jour de l'offensive lancée contre les jihadistes dans la région montagneuse du Qalamoun, le Hezbollah et l'armée syrienne ont poursuivi leur progression, occupant ce vendredi 8 mai une série de collines, du côté syrien de la frontière. Large de 15 kilomètres en moyenne, le Qalamoun s'étend sur 70 kilomètres le long de la frontière libano-syrienne, à l'est du Liban.
Les jihadistes, essentiellement membres du Front al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda, y sont implantés depuis le début de la crise syrienne, il y a 4 ans. Leur nombre est estimé à quelque 3 000 combattants et ils occupent environs 450 km2 du Liban, soit 5% de sa superficie. A partir de cette région, ils menacent par l'ouest la capitale syrienne et constituent une épine plantée dans la plaine libanaise de la Bekaa, principal fief du Hezbollah.
Maquis encerclé
Le signal de l'offensive a été donné le mardi 5 mai par le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah. L'objectif affiché est de prendre ce maquis islamiste, qui est complètement encerclé par les armées syrienne et libanaise et par les combattants du Hezbollah. La tâche s'annonce difficile, puisqu'il faut livrer bataille sur chaque colline pour en déloger des jihadistes, enterrés et bien armés.
En trois jours, le Hezbollah et l'armée syrienne ont repris près de 60 km2 de terrain. L'armée libanaise, déployée face à la partie nord du Qalamoun, ne participe pas à cette opération d'envergure. Elle adopte un déploiement défensif.