Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
Les routes désertiques qui s'étendent sur des centaines de kilomètres entre les bastions du groupe Etat islamique de Raqqa, au nord-est, et de Deir Ezzor, à l'est, sont ouvertes vers Palmyre et sont difficilement défendables. Pour protéger la cité, l'armée syrienne a établi des avant-postes dans des localités formant un arc de cercle.
Mais les garnisons, souvent en sous-effectifs et parfois éloignées de 100 kilomètres, étaient incapables de résister à des attaques massives des jihadistes. Elles tombaient avant que les renforts n'arrivent à destination. C'est ce qui s'est produit dans la localité du Sokhna, à 80 kilomètres, dont la chute aux mains de Daech a marqué le tournant dans la bataille de Palmyre.
Soixante-dix fronts
Le manque d'effectifs pour garnir les 70 fronts sur lesquels elle se bat dans toute la Syrie est le principal point faible de l'armée syrienne, qui compte avec ses milices supplétives quelques 200 000 hommes. Pour tenir des fronts dispersés sur 180 000 km2, il en faudrait trois fois plus, affirment les experts militaires.
Le gouvernement syrien a annoncé l'envoi de renforts à Palmyre et son aviation est entrée en action pour contrer les colonnes de Daech. Mais il est peut-être trop tard, car l'OSDH a annoncé ce samedi soir que les jihadistes ont pris le contrôle de plusieurs secteurs dans le nord de la ville à l'issue d'âpres combats contre l'armée syrienne et que les combats se poursuivent.