Avec notre correspondante à New York, Marie Bourreau
Après une semaine d'intenses tractations diplomatiques, c'est finalement la Jordanie qui a présenté cette résolution qui de l'aveu même d'un diplomate aura un impact très limité sur le terrain. Que dire en effet d'un embargo sur les armes dans un pays qui en compte déjà près de 40 millions en circulation selon un expert onusien ? Et que penser de cet appel à cesser les hostilités et à se retirer des territoires conquis alors que les rebelles contrôlent maintenant une large portion du territoire yéménite ?
Ce sont finalement les Saoudiens qui sont les plus satisfaits de cette résolution qu'ils interprètent comme un soutien sans équivoque aux raids aériens qu'ils mènent depuis le 26 mars au Yémen, et cela sans l'aval du Conseil de sécurité.
La Russie, proche des Iraniens, eux-mêmes alliés aux rebelles houthistes et qui conteste la légalité de l'opération militaire, s'est abstenue de voter. L'incapacité de l'ONU et de son envoyé spécial Jamal Benomar à assoir toutes les parties à la table des négociations aura finalement fait le jeu de l'Iran.Téhéran a en effet annoncé vouloir présenter rapidement à l'ONU un plan en quatre points pour relancer les bases d'un dialogue politique.