Avec notre envoyée spéciale à Jizan, Clarence Rodriguez
Il est 9h30 lorsqu’une dizaine de journalistes débarquent à l’aéroport de Jizan dans le sud-ouest du royaume. Encadrés par une armée d’hommes en treillis, nous prenons place dans les 4x4. Direction la frontière. Après une heure, nous arrivons à un poste militaire, là on nous équipe de gilets pare-balles et de casques. Les zones où nous devons nous rendre ont beau avoir été passées au peigne fin, sécurisées, il n’empêche que personne n’est à l’abri d’un tir de Houthis. Pas vraiment rassurant !
Après avoir parcouru une quinzaine de kilomètres sur des chemins cahoteux et poussiéreux, nous arrivons enfin sur le premier site d’observation de Romih. Des hommes armés jusqu’aux dents, et faisant des observations à la jumelle nous montrent de l’index qu’à un kilomètre, c’est le Yémen. Nous avons juste le temps de prendre des photos, d’interviewer des soldats que le capitaine nous demande de nous presser, de ne pas rester trop longtemps. C’est dangereux.
Sur le chemin du retour, nous croisons des chars et des véhicules légers transportant des militaires armés de mitrailleuses. Sur le camp militaire de Khobar, c’est le déploiement d’artillerie lourde. Nous assistons à des tirs d’obus américains de 140 à 155 millimètres, d’une portée de 30 kilomètres. Sous nos yeux, les Saoudiens viennent d’atteindre une cible de rebelles. Mais l’on ne connaîtra pas l’impact ou les dégâts occasionnés. L’atmosphère est pesante, le ciel laiteux, ambiance de guerre.