Dans les allées du bazar de Téhéran, la plupart des commerçants estiment que la situation économique s’est améliorée ces derniers mois, relate notre envoyé spécial à Téhéran Nicolas Falez. Il y a un an, l’accord intérimaire de Genève a offert une bouffée d’oxygène à l’économie iranienne, avec notamment le déblocage de 4,2 milliards de dollars d’avoirs, qui avaient été gelés au titre des sanctions internationales.
Saeed Leylaz est économiste et dirigeant d’entreprise dans l’industrie. Pour lui, c’est surtout la politique du président Rohani et de son gouvernement qui a eu des résultats. Ses explications : « Ces derniers 14 mois, nous avons pu renverser la tendance et passer d’une chute du produit intérieur brut (PIB) à une augmentation, et d’une hausse de l’inflation à une baisse de l’inflation. Pourquoi ? Grâce à la discipline financière et monétaire du gouvernement. C’est tout ! Je n’ai jamais pensé que les sanctions étaient la clé des problèmes économiques de ce pays. »
Pour Barack Obama, « les Iraniens ont un boulevard »
La levée des sanctions en cas d’accord sur le nucléaire aurait naturellement des effets positifs sur l’économie iranienne. Le marché immense que représente ce pays de près 80 millions d’habitants suscite déjà bien des appétits. L'Allemagne est traditionnellement le premier partenaire commercial de Téhéran au sein de l'UE. Or, ses exportations vers Téhéran ont bondi de 32,7% au cours des huit premiers mois de 2014 avec l'allègement des sanctions occidentales.
Mercredi, Barack Obama a annoncé que les Etats-Unis avaient présenté à l'Iran le « cadre » d'un éventuel accord international définitif sur son programme nucléaire. « Nous leur avons présenté un cadre qui leur permettrait de répondre à leurs besoins pacifiques en matière d'énergie », a déclaré le président américain lors d'une conférence de presse. Une première. « S'il est en effet exact, comme le disent leurs dirigeants, qu'ils ne veulent pas développer une arme nucléaire, alors ils ont un boulevard pour fournir des garanties à la communauté internationale (...) et se sortir du régime de sanctions », a affirmé Barack Obama, sans toutefois s'avancer sur un quelconque pronostic.