Avec notre envoyé spécial à Qom, Nicolas Falez
Qom, à 150 kilomètres au sud de Téhéran. Ici, les pèlerins chiites venus du monde entier se pressent dans le mausolée de Hazrat Masoumeh, la sœur du huitième imam. Qom est une ville sainte, l’une des capitales spirituelles du chiisme, où les grands ayatollahs débattent et enseignent.
Turban blanc et longue tunique grise des religieux, le Dr Mohsen Alviri est un universitaire de Qom. Il rappelle que le guide suprême iranien, l’ayatollah Khamenei, a prononcé une fatwa, un décret religieux selon lequel le pays ne doit pas se doter de la bombe atomique :
« Cette fatwa ne figure ni dans le Coran ni dans les paroles des imams. Mais selon la loi qui veut que toute chose qui n’est pas utile à l’homme est illicite, alors l’arme nucléaire est illicite et cette règle ne changera jamais, explique-t-il. Le guide suprême l’a dit à maintes reprises. Je pense que si le groupe 5+1 [Etats-Unis, Russie, Chine, Grande-Bretagne, France, Allemagne, ndlr] prend en considération l’atmosphère qui règne en Iran et la place accordée aux règles islamiques, cela suffit pour faire confiance à l’Iran ».
L’argument ne dissipe pas la méfiance des Occidentaux qui soupçonnent l’Iran de vouloir se doter de la bombe. A quelques kilomètres de la ville sainte de Qom se trouve le site nucléaire de Fordo, profondément enterré sous une montagne, une installation sensible restée secrète jusqu’en 2009.