Irak: quel type d'intervention pour l'armée française?

Il y a un an, l'armée française était prête pour aller bombarder des cibles gouvernementales, en Syrie. Aujourd'hui, elle se prépare à attaquer en Irak des éléments de l'Etat islamique. Le Proche-Orient n'a jamais cessé d'être au coeur des préocupations des services de renseignement français. La France rejoindrait ainsi la coalition internationale voulue par les Etats-Unis.

Les opérations françaises ont débuté par des livraisons de matériel à Erbil, capitale du Kurdistan irakien, et des parachutages à Amerli dont le dernier remonte officiellement au 30 août dernier. Si la France s'est engagée à fournir des armes aux combattants kurdes, François Hollande a en outre confirmé, lors du sommet de l'Otan vendredi 5 septembre, sa participation à une coalition contre l'Etat islamique, « à la demande du gouvernement irakien », « dans le respect du droit international ».

Cette participation pourrait prendre la forme de frappes aériennes contre les positions et les colonnes de blindés de l'Etat islamique. Des raids ciblés, assez comparables à ceux menés ces dernières semaines par les Etats-Unis, et destinés à appuyer la progression des troupes opposées à l'EI.

Quelles bases pour la France dans la région ?

Ces frappes impliquent toutefois la présence au sol de petit noyaux de forces spéciales pour guider les avions comme ce fut le cas en Libye en 2011. Les forces spéciales françaises sont déjà très sollicitées en Afrique. Dans la région, la France peut compter sur le soutien de la Jordanie, les forces spéciales des deux pays s'entrainent régulièrement ensemble. Aux Emirats arabes unis, l'armée de l'air française est présente en permanence à al-Dahfra où sont en principe basés six Rafales.

Mais géographiquement, la localité d'Incirlik, en Turquie, serait l'emplacement idéal, car plus proche de la zone des opérations. La France y a opéré de 1991 à 1996 pour faire respecter une zone d'exclusion aérienne dans le nord de l'Irak.

Reste l'île de Chypre et la base d'Akrotiri, utilisées surtout par l'armée britannique. Bien sûr, à 3000 kilomètres de là, les bases françaises, comme Solenzara, en Corse, peuvent être une autre solution, à condition d'employer des avions ravitailleurs à l'aller et au retour.

Enfin, le porte-avion Charles-de-Gaulle pourrait très bien rejoindre d'autres navires en Méditerranée orientale. En début d'année, la France avait longuement opéré avec des bâtiments américains qui croisaient dans le golfe arabo-persique.

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