François Hollande a bien appris de son premier été en tant que chef d'Etat, il y a deux ans. A peine élu, le président normal partait en vacances. La Syrie était à feu et à sang, et Nicolas Sarkozy n'avait pas laissé passer l'occasion de tirer sur son jeune successeur.
Rebelote cette année, avec une tribune dans Le Monde daté du 14 août, des trois anciens Premiers ministres Alain Juppé, Jean-Pierre Raffarin, et François Fillon, tout aussi cruels. Cruels, mais à contretemps. L'encre n'était pas encore sèche, que François Hollande annonçait la livraison d'armes aux Kurdes d'Irak.
La diplomatie ne fait plus consensus
Et même si un conseiller de l'Elysée rappelle que « ce n'est pas la France qui a mis le bordel en Irak », le président, de fait, est loin d'être aux abonnés absents. En vacances, il multiplie communiqués et entretiens téléphoniques avec les dirigeants de la planète.
Pendant que son ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, se rend quant à lui en Irak, mobilise l'aide humanitaire et multiplie les coups de gueule. Contre les dirigeants européens partis en vacances « quand y a des gens qui crèvent », ou contre ces trois ex-premiers ministres, réduits au rang de médiocres politiciens. Même la diplomatie ne fait plus consensus - ce qui en dit long sur le climat politique français.