Avant la présidentielle, ce sont surtout les talibans qui faisaient craindre un échec du processus électoral, à quelques mois du départ de la force internationale d'Afghanistan. Depuis, ce sont les constantes menaces du candidat Abdullah Abdullah qui plongent le pays dans une crise politique dont il se serait bien passé.
L'ancien ministre des Affaires étrangères a pourtant beaucoup obtenu depuis le 14 avril : quel que soit le résultat de l'élection, ce sera un gouvernement d'union nationale, dont les modalités restent à préciser, qui sera mis en place. De plus, un audit est en cours sur les 8 millions de bulletins du second tour, pour écarter les votes frauduleux.
C'est ce qui aujourd'hui pose problème : tous les critères d'élimination requis par Abdullah Abdullah n'étant pas pris en compte, il a retiré mercredi 27 août ses observateurs du processus. Pour des raisons d’équité, l'Otan a demandé à Ashraf Ghani de faire de même.
Abdullah Abdullah annonce maintenant qu'il rejettera tout résultat issu de cet audit du second tour. L'objectif de toutes ces menaces serait de faire pression pour obtenir, en cas de défaite, de bonnes places dans le gouvernement d'union nationale. D'autant que le temps presse : l'investiture du nouveau président est prévue pour le 2 septembre, deux jours avant un sommet qui doit définir les contours de l'aide internationale à l'Afghanistan après le retrait des troupes de l'Otan.