Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
Avec ce jugement, les Frères musulmans perdent le dernier organisme légal dont ils disposaient. La confrérie avait en effet été décrétée « organisation terroriste » par un autre tribunal. Un coup d’autant plus dur que les élections législatives doivent se dérouler d’ici la fin de l’année. Il ne reste donc plus aux Frères musulmans aujourd’hui que de se présenter en tant qu’indépendants et éviter toute référence à la confrérie.
Une Confrérie dont plus de 200 membres, dont le Guide suprême, ont été condamnés à mort par des jugements de première instance. Deux mille Frères musulmans sont emprisonnés selon les sources officielles, et plus de 10 000 selon la confrérie.
Les avocats de la Confrérie ont estimé que la dissolution du Parti liberté et justice était une « illustration de l’invasion du judiciaire par le pouvoir exécutif ». Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi avait déclaré que « la confrérie était en dehors de l’histoire et qu’il n’y avait plus de place pour les Frères musulmans sur la scène politique égyptienne sauf à titre individuel ».