Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
Malgré les critiques internationales, la machine judiciaire égyptienne poursuit ses condamnations de membres de la confrérie des Frères musulmans convaincus de terrorisme, de meurtres et d’actes de violence. Invoquant l’indépendance de la justice, le président Abdel Fattah al-Sissi avait refusé toute intervention dans les affaires en cours.
Le jugement prononcé ce 5 juillet n’est pas définitif puisque les condamnés ont droit à un appel et à la Cour de cassation en fin de parcours. Les peines prononcées peuvent être commuées en deuxième instance. Concernant le guide suprême de la confrérie, âgé de 71 ans, il est condamné à perpétuité, ce qui en Egypte équivaut à 25 ans de réclusion.
Mais Mohamed Badie est poursuivi dans plusieurs autres procès où il risque au moins de lourdes peines de prison. Or en Egypte, les peines s’additionnent. A moins donc d’un renversement du régime, Mohamed Badie restera derrière les barreaux jusqu’au jour de sa mort. Sauf s’il est, entre-temps, exécuté dans le cadre d’autres affaires.