Avec notre envoyé spécial, Nicolas Ropert
Même les établissements sous contrôle des Nations unies sont au centre de la guerre. Des roquettes ont été retrouvées par deux fois dans des écoles. L'armée israélienne en a aussi bombardé d'autres. Depuis le bombardement israélien sur celle d’Al-Makhazi, Kamal Alhorani, n'a plus d'endroit où aller. Ce chef de famille, âgé de 55 ans, avait pourtant trouvé refuge là-bas avec 15 autres proches. La veille du bombardement, l'armée israélienne a demandé à tout le monde d'évacuer.
« Pourquoi ils ont bombardé les écoles ?, s’interroge Kamal. C'était pourtant eux qui nous avait dit que nous réfugier là-bas. On y est allé, et maintenant, ils les bombardent. Il y avait encore des familles. Les écoles sont le seul endroit pour beaucoup. Maintenant, il y a des gens partout. C'est comme en 1948. Je ne sais même pas où je vais dormir ce soir. »
Dénonciation de l'ONU
1948 : l'épisode douloureux de la Naqba - la « catastrophe », pour les Palestiniens –, à savoir la création de l'Etat israélien et les déplacements de population qui ont suivi. Avec cette attaque contre une école de l'ONU, tous ceux qui ont trouvé refuge dans ces écoles s'inquiètent.
« Bien sûr qu'on a peur que cette école soit aussi bombardée par l'armée israélienne, témoigne Yousra Abu Shehada, dont les enfants jouent dans la cour bitumée. Mais nous n’avons pas d'autres choix. Nous n’avons nulle part où aller, c'est le seul endroit que nous avons. Ce ne sont pas des bonnes conditions. C'est vraiment très difficile. On ne se sent pas à l'aise ici. »
L'ONU a dénoncé ces frappes israéliennes et demandé l'ouverture d'une enquête. Plus grave : lorsque des employés de l'organisation ont tenté d'inspecter le site, l'armée israélienne les en a empêchés.