Avec nos envoyés spéciaux à Bagdad, Boris Vichith et Daniel Vallot
La proposition de Nouri al-Maliki s’adresse non pas aux jihadistes de l’État islamique, mais à leurs alliés sunnites : les tribus d’al-Anbar et de Ninive, et les ex-officiers de Saddam Hussein qui ont rejoint la rébellion sunnite. Ce geste est plutôt inattendu de la part du chef du gouvernement en exercice, connu pour son intransigeance, et pour son caractère inflexible, c’est ce qui lui est bien souvent reproché par ses détracteurs.
Mais Nouri al-Maliki a sans doute considéré qu’il fallait tenter de dénouer cette alliance destructrice pour son gouvernement, entre l’Etat islamique, les tribus et ces anciens militaires qui apportent à la rébellion leur expérience du combat et des armements.
Maliki joue sa place
Le temps presse pour le chef du gouvernement irakien, plus que jamais sur la sellette, et qui espère malgré tout être reconduit dans ses fonctions, lorsque le Parlement se réunira de nouveau la semaine prochaine.
Cette proposition d’amnistie intervient alors que sur le front militaire, l’armée irakienne semble marquer le pas. Près d’une semaine après le début de la contre-offensive ciblant la ville de Tikrit, les soldats irakiens restent incapables de s’emparer de la ville, tenue par les insurgés.
Blocage politique au sein du Parlement irakien
Le Parlement, élu il y a un mois, tenait sa première session mardi 1er juillet, avec l'objectif d'élire un chef de Parlement. Les députés ne se sont pas entendus et la séance a été ajournée. Les partis politiques irakiens avaient déjà échoué à s’accorder sur les noms des trois personnalités censées occuper les postes de président du Parlement, de président de la République et de chef du gouvernement. Le blocage concerne essentiellement le poste de Premier ministre. De nombreux partis refusent de reconduire à ce poste Nouri al-Maliki, le Premier ministre sortant. Or ce dernier refuse de renoncer à ses fonctions.
RFI