Avec notre envoyée spéciale à Erbil, Aabla Jounaïdi
Comment convaincre les Kurdes et leur armée, les peshmergas, qui font déjà face ici et là aux insurgés, de s’engager plus avant ? Voilà le casse-tête de John Kerry ce mardi à Erbil. Il a rappelé au président du gouvernement du Kurditan, Massoud Barzani, que les Etats-Unis étaient prêts à soutenir militairement l’Irak.
Pour Mohamed Ali Taha, porte-parole au Parlement du PDK, le parti de Massoud Barzani, le Kurdistan fait face à une nouvelle réalité qui lui impose de se concentrer sur son territoire : « Notre rôle est de protéger notre région du Kurdistan. Nous ne voulons certainement pas prendre part à cette guerre sectaire. Hélas, régulièrement, le gouvernement de Bagdad impose au Kurdistan ces divisions sectaires. La situation doit être réglée de façon politique ».
Mais cette solution politique se trouvera-t-elle avec les Kurdes ? Pour les dirigeants du Kurdistan, les années de négociations avec Bagdad sur les territoires disputés n’ont mené à rien et la partition de l’Irak est déjà amorcée. Profitant de la débandade de l’armée irakienne face aux insurgés sunnites, ils ont mis la main sur la région pétrolifère de Kirkouk dont ils pourraient à terme faire la capitale d’un Etat. Autant d’éléments qui, sur le papier, éloignent les Kurdes de l’Irak et de ses défis.