Irak: John Kerry promet d'aider l'Irak face à l'offensive jihadiste

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a effectué ce lundi 23 juin une visite surprise à Bagdad où il a plaidé pour l'union face aux extrémistes de l'EIIL et promis un soutien « intense et durable » des Etats-Unis à l'Irak, dont l'existence même est, selon lui, menacée par l'avancée des jihadistes. Les insurgés sunnites consolident leur emprise dans l'ouest du pays, frontalier de la Syrie et de la Jordanie. Ils contrôlent désormais totalement la ville stratégique chiite de Tal Afar, située entre Mossoul et la frontière syrienne.

« L'Irak fait face à une menace existentielle et les dirigeants irakiens doivent répondre à cette menace », a déclaré John Kerry à Bagdad tout en soulignant : « c'est le moment pour les dirigeants d'Irak de prendre des décisions ».

La visite du responsable américain intervient alors que les insurgés ne cessent d'engranger de nouvelles conquêtes et se sont emparés au cours du week-end de trois villes de la province d'al-Anbar.

Nouri al-Maliki, Premier ministre depuis 2006, est accusé par ses opposants de l'intérieur et de plus en plus par l'allié américain d'avoir alimenté par sa politique « confessionnelle », l'offensive des insurgés sunnites alliés à l'EIIL. 

Avant d'arriver à Bagdad, le secrétaire d'Etat américain était au Caire et il avait lancé un appel aux dirigeants irakiens pour qu'ils dépassent leurs divisions confessionnelles. En clair, l'actuel Premier ministre doit faire des efforts pour mettre au point une politique qui intègre véritablement les sunnites dans la vie politique et économique du pays. Autrement dit, il faut un gouvernement d'union nationale au plus vite.

La tâche ne sera pas des plus faciles, mais John Kerry confirme que le soutien américain à l’Irak « sera intensif et soutenu ». Il faudra avant toute chose que Nouri al-Maliki surmonte ses partis pris envers les sunnites. Rien ne dit d'ailleurs que ces derniers acceptent des propositions de celui qu'ils considèrent comme leur bourreau.

L'Irak n'a toujours pas de cabinet après les législatives d'avril dernier. Le bloc de Nouri al-Maliki est arrivé en tête de ce scrutin, mais ne parvient pas à former un gouvernement tant les divisions sont profondes.

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