Nucléaire iranien: des discussions parties pour s'éterniser

L’Iran semble en position de faiblesse à la reprise des négociations, ce lundi 16 juin, à Vienne, sur le dossier du nucléaire. Téhéran retrouve les grandes puissances et l’Allemagne (5+1), en vue de transformer le texte provisoire de Genève en accord global et définitif. Et le temps presse : l’échéance fixée au 20 juillet prochain semble difficile à tenir et les discussions pourraient être prolongées de six mois.

Avec notre correspondant à Vienne, Blaise Gauquelin

L’Iran et ce qu’on appelle le groupe « 5+1 », (France, Etats-Unis, Grande-Bretagne, Russie, Chine et Allemagne) n’ont toujours pas commencé à rédiger le texte final. Nombreux sont les points sur lesquels aucun compromis n’a été trouvé.

Le régime islamique souhaite conserver des dizaines de milliers de centrifugeuses, or, il n’en est pas question, selon les Américains et les Européens. L’Iran veut aussi continuer à construire son usine de production d'eau lourde d’Arak. Ses partenaires de négociations réclament, eux, toujours son démantèlement. On est donc encore très loin d’un compromis historique.

La carte maîtresse des sanctions

Les Occidentaux sont en position de force, car ils conservent leur carte maîtresse des sanctions. Pour l’instant, il n’y a que 4,5 milliards de dollars des avoirs iraniens à l'étranger qui ont été débloqués, c’est peu. D’autant plus que la décision reste temporaire et réversible. Les fonds gelés représentent ainsi 100 milliards de dollars au total.

L’économie iranienne est toujours au plus mal et le Guide suprême conserve son soutien au président réformateur, chargé des négociations, qui est également peu critiqué par les conservateurs. Un consensus plutôt rare en Iran, peut-être la clé du succès.

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