Les forces de sécurité irakiennes ont repris ce samedi aux jihadistes la localité d'Ichaki, au nord de Bagdad, où elles auraient découvert les corps brûlés de 12 policiers. Et alors que l'armée irakienne se prépare pour tenter de récupérer les villes prises par les combattants de l'EIIL dans le nord - notamment Tikrit, Dour et Baiji dans la province de Salaheddine -, les alliés de Bagdad expriment leur soutien au gouvernement de Nouri al-Maliki sans en dire plus. Hassan Rohani, d'abord, a exclu toute opération militaire de l'Iran en Irak mais s'est dit prêt à « aider ».
On attendait des éclaircissements vendredi du président Obama. Il a simplement écarté toute intervention terrestre américaine. Washington a beau dire qu'il ne discute pas de l'actuelle situation irakienne avec l'Iran. Les deux pays, dont les relations se sont détendues depuis la relance du dossier nucléaire iranien, se retrouvent avec la même nécessité d'agir pour contrer les jihadistes et éviter la prise de Bagdad.
Aujourd'hui, le président iranien dit d'ailleurs ne pas écarter une coopération avec Washington. Reste à en savoir les modalités. Obama a dit qu'il se déciderait dans les prochains jours sur l'action américaine.
Les Iraniens ont-ils déjà envoyé des soldats d'élite pour protéger les lieux saints chiites d'Irak ? Difficile à dire. En tout cas, le temps presse. L'EIIL se rapproche de Bagdad et préparerait un assaut contre Samarra au nord, ville à majorité sunnite et ville sacrée pour les chiites. En 2006, elle était au cœur d'une bataille sanglante entre les deux populations.
Aux Etats-Unis, les républicains demandent des frappes aériennes
Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
Avant de décider comment aider le gouvernement Maliki à stopper les rebelles, Barack Obama veut réunir les renseignements nécessaires. Excluant l’envoi de troupes au sol, le message du président américain à Nouri al-Maliki est le suivant : aide-toi et les Etats-Unis t’aideront. « Toute action que nous pourrons prendre pour aider les forces de sécurité irakiennes devra être compensée par un effort sérieux et sincère des dirigeants pour mettre de côté les différends sectaires, promouvoir la stabilité et tenir compte des intérêts de toutes les communautés irakiennes », a déclaré le président américain.
Les républicains, pour leur part, continuent d’attaquer Barack Obama pour avoir retiré prématurément toutes les forces américaines d’Irak. « Il est clair que la décision d’un retrait total des forces américaines d’Irak a été dictée par la politique et non dans l’intérêt de notre sécurité nationale. Je pense que l’Histoire jugera le leadership de ce président avec le mépris et le dédain qu’il mérite », a déclaré John McCain au Sénat.
Sur CNN, McCain préconise des frappes aériennes tout de suite. Obama, lui, préfère prendre son temps. En année électorale, le président opte pour la prudence, connaissant l’opposition des Américains à une nouvelle aventure militaire.
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