Les gestes forts du pape François à Jérusalem

Programme marathon ce matin pour cette dernière journée du pape François à Jérusalem. Le pape a rencontré les responsables religieux juifs et musulmans et s’est rendu sur les lieux emblématiques de l’islam, du judaïsme et de l’Etat d’Israël. Ce matin, le président israélien Shimon Peres a accepté l'invitation lancée dimanche par le pape François à une prière commune pour la paix avec le président palestinien Mahmoud Abbas au Vatican.

Avec nos envoyées spéciales, Geneviève Delrue et Murielle Paradon

Le pape François achève aujourd'hui son voyage au Proche Orient avec une dernière étape consacrée à Jérusalem. Le programme est très serré,  millimétré même, pour respecter les rendez-vous religieux et les rendez-vous de la mémoire dans un souci de ne rien omettre et de parler à tous. Ce matin, sur l'esplanade des Mosquées, il a exhorté musulmans, chrétiens et juifs à travailler « ensemble pour la justice et la paix ». Le souverain pontife a lancé un appel à refuser toute violence et rappelé que les trois religions monothéistes se réclamaient du même patriarche Abraham : « Respectons-nous et aimons-nous les uns les autres comme des frères et des soeurs ! Apprenons à comprendre la douleur de l'autre! Que personne n'instrumentalise par la violence le Nom de Dieu ! Travaillons ensemble pour la justice et pour la paix ».

Des gestes symboliques devant le Mur des Lamentations

François s'est ensuite recueilli devant le Mur des Lamentations, en contre-bas de l'esplanade des Mosquées. Il s'est recueilli dans un premier temps en silence, puis a glissé un message dans les interstices des pierres, comme le font traditionnellement les juifs sur ce lieu saint du judaïsme. La visite au Mur des Lamentations s'est achevée par la chaleureuse étreinte du pape avec ses deux amis argentins, le rabbin Abraham Skorka et le professeur musulman Omar Abboud qui l'accompagnent durant ce voyage en Terre Sainte.

François s'est ensuite rendu au cimetière national du Mont Herzl, une première pour un pape. Il a fait déposer une grande gerbe aux couleurs jaune et blanche du Vatican sur la tombe du père fondateur du sionisme, Théodore Hertzl . En quittant le cimetière, sur la route vers Yad Vashem, la voiture du pape a fait un détour, nouvelle surprise dans le programme. Il s'est arrêté devant un autre mémorial, celui des victimes des attentats de Jérusalem. Là, le pape s’est encore recueilli.

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Un geste à mettre en parallèle avec le recueillement du pape, hier, devant le mur de séparation qui ceinture les territoires palestiniens. Autre temps fort de la matinée, la méditation intense à Yad Vashem, haut lieu de la mémoire de la shoah. Le pape a rallumé la flamme du mémorial, déposé une couronne de fleurs et salué les survivants de l'Holocauste. «  Homme, qui es-tu ? Je ne te reconnais plus. Qui es-tu, homme ? Qu'est-ce que tu es devenu ? De quelle horreur as-tu été capable ? », a t-il lancé avec une profonde émotion.

Avant de regagner le Vatican, il s'entretiendra également avec les dirigeants politiques d'Israël. Le président israélien, Shimon Peres, a d'ores et déjà dit qu'il acceptait l'invitation lancée par le pape à une prière commune avec le président palestinien Mahmoud Abbas au Vatican. Lors d'une rencontre avec le président israélien Shimon Peres, le souverain pontife a demandé lundi « le libre accès » de tous les croyants juifs, musulmans et chrétiens aux lieux saints de Jérusalem. Les chrétiens et les musulmans se plaignent souvent d'être entravés dans leurs déplacements à cause de l'occupation israélienne. Le pape a, par ailleurs, condamné les violences contre les lieux de cultes. Ces dernières semaines, il y a en effet eu de nombreux actes de vandalisme contre les communautés chrétiennes et musulmanes. Il a enfin condamné l'antisémitisme, très présent dans les esprits, en Israël, après la tuerie qui s'est déroulée au musée juif de Bruxelles. Cet après-midi, il célèbrera la messe au Cénacle, là où selon la religion catholique, le Christ a donné son dernier repas.

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