Une nette avance se dégage pour l'ancien porte-parole du commandant Massoud. Abdullah se distingue avec 45% des voix contre 31,6% pour Ashraf Ghani. Mais la victoire n'est pas acquise. Le système politique afghan est basé sur des alliances politiques. Abdullah considéré comme tadjik a besoin de rallier l'électorat pachtoune, l'ethnie majoritaire en Afghanistan. Il compte pour cela sur le soutien de Zalmaï Rassoul arrivé en troisième position au premier tour avec 11% des voix.
Les deux candidats se rejoignent sur la nécessité de signer le traité bilatéral de sécurité avec Washington qui validera le maintien d'un contingent américain après le retrait des forces de l'OTAN fin 2014. Tous deux parlent aussi de la poursuite des négociations de paix avec les talibans. En l'absence de solution militaire, il est acquis pour l'un et l'autre qu'il faudra les réintégrer dans le jeu politique. Mais les Afghans attendent surtout que le prochain président lutte activement contre la corruption qui gangrène le pays et qu'il redresse une économie toujours très dépendante de l'aide financière internationale.
Le second tour va se dérouler dans un contexte de violences croissantes. Les talibans viennent de lancer le 12 mai leur offensive de printemps et les attaques ont déjà commencé.