Election présidentielle en Afghanistan: Rassoul, soutien décisif d'Abdullah

L'ancien ministre Abdullah Abdullah, arrivé largement en tête du premier tour de l'élection présidentielle en Afghanistan, a fait dimanche 11 mai, un nouveau pas vers la victoire en glanant le soutien d'un candidat proche du pouvoir sortant, Zalmai Rassoul. Ce scrutin, première passation de pouvoir d'un président afghan démocratiquement élu à un autre, est considéré comme un test majeur pour ce pays pauvre, en partie contrôlé par les insurgés talibans.

« J'annonce aujourd'hui mon soutien à l'équipe pour les réformes dirigées par Abdullah Abdullah », a déclaré Zalmai Rassoul lors d'une conférence de presse à Kaboul. Le docteur Abdullah Abdullah, comme l'appelle ses partisans, peut donc se frotter les mains. Zalmai Rassoul était son principal rival dans cette course à la présidence.

Le candidat Rassoul est pachtoune, la principale ethnie du pays. C'est donc un soutien extrêmement important pour Abdullah Abdullah. Né d'un père pachtoune et d'une mère tadjik, il a toujours été perçu comme un tadjik. La communauté tadjik représente un peu plus de 10 % du pays.

Ami intime du commandant Massoud, il a été longtemps son ministre des Affaires étrangères. Avec ce nouveau soutien, la donne change complètement. Au total, huit candidats étaient en lice pour succéder au pachtoune Hamid Karzaï.

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Le second tour opposera sans doute désormais Abdullah Abdullah qui avait réuni 44,9 % des voix au premier tour, à Ashraf Ghani (31,5%), un ancien économiste de la Banque mondiale.

Lors de l'élection présidentielle de 2009, Abdullah Abdullah était arrivé en deuxième position. Il avait fini par se retirer de la course à cause de fraudes massives, ce qui avait entraîné la réélection automatique de Hamid Karzaï.

Cette élection est vécue comme un test pour l'avenir du pays, contrôlé par les insurgés talibans dans certaines régions. De plus, le pays plongera dans l'inconnu après le retrait des 51 000 soldats de l'Otan d'ici à la fin de l'année.

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