« Américains et Russes ont promis leur aide », assure Lakhdar Brahimi, le médiateur de l'ONU dans la crise syrienne. Sauf que Moscou soutient fermement le régime de Bachar el-Assad et que Washington s'est rangé du côté de l'opposition. Les deux puissances sauront-elles user de leur influence pour éviter ou retarder le constat d'échec ?
Il faut dire que depuis le début de ce cycle de discussions lundi dernier, les positions n'ont pas évolué. L'opposition campe fermement sur sa demande d'une transition politique en Syrie, avec la formation d'une autorité indépendante dotée des pleins pouvoirs. Un scénario que le régime de Damas rejette, tout en exigeant que discussions portent sur la lutte contre le terrorisme.
En somme, l'impasse est totale, comme le constate notre correspondant à Genève, Laurent Mossu, et personne ne sait s’il sera possible d’en sortir. Jusqu'ici, les négociations n’ont pas débouché sur le moindre progrès. Les pourparlers prennent la forme de monologues : aucun dialogue véritable ne s’est noué.
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Faute d'ébauche d'un agenda commun, le processus de Genève pourrait se solder par un nouvel aveu d'impuissance internationale alors que les violences se poursuivent sur le terrain. Lakhdar Brahimi entend faire un rapport au secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, ainsi qu'au Conseil de sécurité, et entendre leurs instructions pour savoir quelle suite donner aux discussions.
Pendant ce temps, sur le terrain, au moins 32 personnes ont été tuées ce vendredi à al-Yaouda, dans le sud de la Syrie, selon une ONG proche de l'opposition. Une voiture piégée a explosé devant une mosquée dans cette localité tenue par les rebelles. Dans le même temps à Alep, dans le nord, des rebelles ont fait exploser des mines sous l'hôtel Carlton dans la vieille ville. Bilan : au moins cinq morts parmi les soldats qui y étaient positionnés.