Avec notre correspondant à New York, Karim Lebhour
Les Nations unies sont-elles en mesure de faire évoluer la situation humanitaire en Syrie? C'est en substance, la question que la chef des opérations humanitaires de l'ONU, Valérie Hamos, pose au Conseil de sécurité auquel elle demande « les moyens de faire son travail ». Elle estime que l'évacuation d'une partie des civils de Homs n'est pas suffisante, et qu'un grand nombre de civils sont encore bloqués sans aucun accès aux secours :
« L’opération de Homs est un succès mais on ne peut pas parler de progrès. Notre personnel a été pris pour cible. Nous avons évacué 1 400 personnes, mais il y a encore 250 000 Syriens qui sont dans une situation de siège. Nous avons apporté de la nourriture et des médicaments à 2 500 personnes à Homs, mais il y a encore plus de trois millions de Syriens que nous ne parvenons pas à atteindre. J’ai attiré l'attention du Conseil de sécurité sur la situation à Homs, il y a 14 mois. On ne peut pas attendre encore 14 mois pour venir en aide à seulement 1 400 personnes ».
■La trêve prolongée
Au moins 1 400 personnes ont été évacuées depuis vendredi de la vieille ville de Homs, tenue par les rebelles syriens et assiégée par les forces pro-Assad, au terme d'une trêve violée à plusieurs reprises. C'est encore trop peu. La bonne nouvelle en revanche c'est que cette trêve est une nouvelle fois prolongée.
Selon le gouverneur de la ville, elle sera prolongée de trois jours supplémentaires à partir de ce vendredi. Les civils qui voudront quitter l'enfer que connaît la ville depuis 18 mois de siège le pourront.
En revanche, rien ne dit que les hommes en âge de porter des armes (qu'ils l'aient fait ou non) ne soient plus arrêtés au préalable pour des interrogatoires. L'armée syrienne, en effet, a arrêté quelque 390 hommes au total, et pour le moment seuls onze d'entre eux ont été relâchés.
Sur le plan diplomatique, les acteurs du drame syrien n'arrivent toujours à s'entendre sur la priorité des problèmes à résoudre. Pour Damas, il faut en finir avec le terrorisme, pour l'opposition, il faut mettre au point une transition qui exclut l'actuel président Bachar el-Assad.
Pour tenter de débloquer les choses, le médiateur des Nations unies espère que Moscou et Washington useront de leurs influences sur les négociateurs. Les négociations doivent reprendre ce vendredi.