Syrie: un projet de résolution humanitaire à l'ONU

L’évacuation de Homs par l’ONU a repris ce mercredi, malgré les difficultés à faire respecter la trêve. Dans le même temps, les négociations ont commencé au Conseil de sécurité des Nations unies pour une résolution humanitaire, mais la Russie menace de poser une nouvelle fois son veto.

Avec notre correspondant à New York, Karim Lebhour

C'était la première réunion du Conseil de sécurité pour une résolution sur un accès humanitaire en Syrie. Ces derniers jours, l’ambassadeur russe a fait des déclarations très négatives. Cette fois il a assuré que la Russie n’était pas opposée à l’idée d’une résolution, mais que le texte de la Jordanie et des Occidentaux n’était pas acceptable.

Vitaly Churkin a refusé de dire précisément ce qu’il refuse dans cette résolution qui demande l’accès aux populations des villes syriennes assiégées et l’arrêt des bombardements aveugles à l’aide de barils d’explosifs. Les négociations vont se poursuivre sur la base d’un nouveau texte. Une résolution acceptée par la Russie aura un poids certain sur le régime syrien.

Des hommes interrogés par les forces du régime à Homs

Sur le terrain, l’évacuation de Homs se poursuit cahin-caha. L’ONU a dû interrompre les opérations hier, mardi, à la demande des autorités syriennes mais elles ont pu reprendre ce mercredi. 

Depuis la semaine dernière, 1 200 hommes, femmes et enfants ont pu quitter les quartiers de Homs où ils étaient assiégés depuis quelque 600 jours. Mais on craint pour la sécurité des civils ainsi évacués. Il a été confirmé que des hommes sont interrogés par les forces de sécurité du régime : « Ce que nous savons, explique Cécile Pouilly, porte-parole du Haut commissariat aux droits de l'homme de l'ONU, c'est qu'un certain nombre d'hommes et de jeunes garçons ainsi que leurs familles ont été pris par les autorités au moment où ils ont quitté la zone... Tout comme nous, nous avons des collègues d'autres organisations des Nations unies qui demandent à ce qu'ils reçoivent un traitement correct en vertu du droit international et du droit humanitaire. Les personnes qui ne prennent pas part aux hostilités doivent être libres de partir vers des zones sûres. L'évacuation doit se faire se une base volontaire. On ne peut pas supposer que ces personnes aient été des combattants. Aucun d'entre eux ne portent des armes ».

Hier soir, aux Nations unies, le secrétaire général Ban Ki-moon s’est dit « scandalisé » de l’écho d’un nouveau massacre dans le village alaouite de Maan, attribué par des journalistes sur place à des islamistes radicaux.

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