Les civils évacués du vieux Homs sont pour la plupart des femmes, des enfants et des personnes âgées. Épuisés et amaigris, ils ont livré un récit poignant des longs mois de souffrances et de privations qu’ils ont endurées. Manquant de tout, ils ont été contraints pour survivre de se nourrir d’olives et d’herbe, et de boire l’eau de pluie et des canalisations.
L’opération avait failli être annulée samedi après une violation de la trêve qui a retardé l’acheminement d’une aide d’urgence et l’évacuation des civils qui le souhaitaient. Des obus de mortier ont fait cinq morts dans les quartiers tenus par l’armée. L’opération a finalement été maintenue et couronnée de succès ce dimanche.
Cette évacuation a encouragé certains rebelles à entrer en contact avec les autorités pour négocier une réconciliation, comme cela s’est produit autour de Damas. Le gouverneur de Homs a déclaré que 130 jeunes se sont rendus aux troupes régulières en marge de l’accord portant sur les populations civiles. Leur sort est incertain.
Une « goutte d'eau »
L’ONU et le Croissant-Rouge syrien ont apporté de la nourriture et des médicaments aux quelque 2 000 habitants toujours bloqués dans ces quartiers assiégés depuis 18 mois. Un responsable de l’ONU sur place parle d’une « goutte d’eau ». Car ces 600 évacués ne doivent pas faire oublier les deux millions de réfugiés dans les pays voisins et les six millions de déplacés à l’intérieur même de la Syrie.
Cette opération humanitaire à Homs est le seul résultat concret des négociations de Genève qui doivent reprendre ce lundi 10 février. La Russie veut prouver que ce type d’accord conclu localement fonctionne et qu’il n’est pas utile de voter une résolution humanitaire au Conseil de sécurité, comme le veulent les Occidentaux.